Mots de tête

20 vidéos intégrées à un spectacle théâtral

 

VIDEO SCENIQUE

conception, réalisation vidéo : Claire Ananos

2007

production Les Pas Tentés

conception et interprétation : Sophie Faria

images animées : Claire Ananos

son, costumes : Marcia Nevers

lumière et régie générale : Marc Boudier

Avec le soutien du Conseil Général de l'Aude

co-production : Espace Culturel des Corbières - Communauté de Communes de la région Lézignanaise ( 11 )Le Chapeau Rouge - Ville de Carcassonne (11) / Théâtre des Sablons (77)


Sophie Faria, comédienne de la Compagnie Les Pas Tentés, est l'initiatrice de ce projet autour du texte "Mots de tête" de l'auteur américain Robert Olen Butler.

Sa volonté était de mettre en dialogue 4 parcours artistiques différents partant d'un même texte : un parcours de comédienne ; un parcours sonore ; un parcours lumière ; un parcours vidéo.

"Mots de tête" de Robert Olen Butler n'est pas un texte théâtral. C'est un recueil d'une soixantaine de textes qui partent tous du postulat qu'une tête décapitée reste vivante 1'30 après sa décapitation. Ce temps de vie intense permet au décapité de prononcer 244 mots.

C'est un autre texte de Butler, La nuit close de Saigon, qui m'a permis d'aborder ce projet.

La traduction visuelle de l’écriture de R. Butler pourrait être : faire du mouvement à partir d’images fixes. Cela implique une réflexion sur la rupture, sur ce qui se passe dans l’entre deux, la vie qui s’échappe de la juxtaposition d’images fixes et une mesure visuelle du temps qui passe.

C’est autour de l’idée du Viêt-nam de Butler que j'ai choisi de fabriquer des images. Des images « de la poussière » (*), c’est-à-dire des images polysémiques où le spectateur pense voir une image déterminée mais elle lui échappe aussitôt et se transforme en autre chose. L’image animée dans le projet Mots de tête emprunte un chemin de traverse, ne suit pas la chronologie des 24 textes, mais entre en résonance, ou en opposition, ou en décalage avec la comédienne et les textes.

(*)« J’étais une enfant de la poussière. (…) c’est ainsi qu’on nous a appelés, nous qui avions des visages pareils à ces dessins que l’on voit chez certains bouquinistes de la rue Nguyên Huê. Au premier coup d’œil on voit une belle femme devant sa glace, mais au second on voit une tête de mort, pas de peau sur le visage, rien que les orbites du crâne immenses et les dents dénudées. Nous étions ainsi, nous, les enfants de la poussière de Saigon. Au premier coup d’œil nous étions vietnamiens, au second coup d’œil nous étions américains, et ensuite vos yeux s’affolaient quand ils se tournaient vers nous, ils voyaient d’abord une chose et puis une autre. » (p88 de Un doux parfum d’exil)

J'ai donc réalisé une vingtaine de films de quelques minutes qui ont ensuite été intégrés pour la plupart sur le plateau.

Isabelle Ballet a travaillé et mixé la bande sonore de tous ces films.

**Heiner_Muller.html
*realisations.html